VERS LA DIVERSIFICATION DES VOIES D’APPROVISIONNEMENT DU PAYS EN PLUS DU PRINCIPAL AXE BANGUI-GAROUA-BOULAÏ

marchandise déchargé au port

Sur très hautes instructions du président de la République, chef de l’Etat, Pr. Faustin Archange Touadera  relatives à la diversification des voies d’approvisionnement de la RCA, le Comité de Gestion des Effets de la Crise Sécuritaire sur l’Economie Nationale et les Finances Publiques que préside le ministre des finances et du budget Henri-Marie Dondra, assisté de son collègue de l’économie, du plan et de la coopération Félix Moloua, a déployé une mission conjointe Gouvernement et Partenaire Privé, du 03 au 07 février 2021 , dans le  sud de la préfecture de la Lobaye, précisément à Zinga ( frontière RDC-RCA) et Mongoumba (frontière RCA-CONGO).  L’objectif de cette mission consistait à évaluer les infrastructures et équipements portuaires, fluviaux et routièrs des ports de ces zones  frontalières, en vue de l’opérationnalisation des voies d’approvisionnement de la capitale via le corridor n°13.

Dirigée par madame Irène Sabendo, chargée de mission en matière de la synthèse économique et de la programmation, en collaboration avec ses homologues Victor Mazanga, Antoine De Padoue Palabre et Gaston-Réache Nagossoe, respectivement chargés de mission portefeuille et engagement de l’Etat, chargé de mission recettes  et chargé de mission en matière des travaux publics et de l’entretien routier, cette mission était composée de cadres et techniciens des ministères des finances et du budget, de l’économie du plan et de la coopération, des travaux publics et de l’entretien routier et des représentants des partenaires privés.

Point n’est besoin de rappeler que  la crise que traverse le pays actuellement et ses corolaires qui sont sans communes mesures avec les précédentes crises militaro politiques, en particulier,   le blocus du corridor Bangui-Garoua-Boulaï, empêchant ainsi le ravitaillement de Bangui, capitale de la République centrafricaine. D’où la flambée des prix sur les marchés  et la baisse drastique de ressources financières de l’Etat.

Notons que la route de Bangui - Zinga –Mongoumba- Gouga, localité frontalière avec la République du Congo est plus ou moins praticable. Toutefois, des travaux  de  réhabilitation de certains ouvrages d’art sont nécessaires, en vue  de rendre plus fluide la circulation sur ces tronçons.

En raison de l’étiage, les bateaux en provenance de Brazzaville et du congo démocratique rencontrent des obstacles de navigation  au niveau du seuil de Zinga, obstacles constitués des blocs  de rochers  et d’amas de sable infranchissables en cette période de l’année. A ce niveau, les travaux de dragage s’imposent.

Signalons  que la mission   a aperçu à Zinga,  un bateau pousseur congolais échoué sur le banc de sable, ayant pour cargaison du ciment que l’on déchargeait. Il n’est pas inutile de préciser qu’un sac de ciment coûte 6 000 francs CFA sur les quais, ce qui est presque le double sur les marchés de Bangui. Aussi, importe-t-il de souligner qu’il va falloir redéployer  dans cette zone les services administratifs de l’Etat, entre autres, les services des douanes, de  la police, de la gendarmerie et de la  Mairie qui ne disposent pas encore des bureaux sur ce site.    

Sur la voie qui mène à Mongoumba, un seul bac facilite le franchissement de la rivière Lobaye. En cas de panne technique, la voie est quasiment bloquée. La mission  a d’ailleurs  enduré cette expérience en passant plus de trois heures au bord de cette rivière  à cause  d’une panne de moteur du bac en service, avant de reprendre sa route à destination de Mbaïki. Toutes les voies que nous avons empruntées étaient  à la limite praticables et ont seulement besoins d’être réhabilitées pour rendre fluide le trafic. Ce qui pourrait rendre possible la réalisation des projets de diversification des voies d’approvisionnement de Bangui, via d’autres tronçons en outre du principal  axe Bangui-Garoua-Boulaï.

En définitive,  le gouvernement a réaffirmé sa volonté de rendre viable le port de Zinga, dans un avenir très proche. Il s’engage par ailleurs à moyen et long terme de poursuivre avec la Banque Africaine de Développement (BAD) son projet de réhabilitation du corridor n°13.  « La mission qu’on a déployée a produit un rapport très satisfaisant. Nous pensons que nous allons très rapidement sur un PPP, à très court terme, afin de  moderniser et de renforcer le port de Zinga. A moyen et long termes, nous  poursuivrons avec la Banque Africaine de Développement pour travailler sur le corridor n°13, route Mongoumba en passant par Mbaïki », a fait savoir le ministre Moloua, après la réunion de restitution de la mission,  tenue le 12 février, au ministère des finances et du budget.

Frédéric-Rodrigue Mbomba